25 April 2024
#Religion

Le pape François dit aux journalistes d’écouter, enquêter et rapporter

Le pape François a conseillé aux journalistes de faire et rechercher un bon journalisme en poursuivant l’histoire sur le terrain et d’éviter les reportages en fauteuil.

« C’est pourquoi je vous encourage à préserver et à cultiver ce sens de la mission qui est à l’origine de votre choix. Et je le ferai avec trois verbes qui, selon moi, caractérisent le bon journalisme : écouter, enquêter et rapporter », a déclaré le Pape en s’adressant aux journalistes lors d’une cérémonie de récompense d’éminents journalistes dans la salle du Consistoire du Palais apostolique du Vatican le samedi 13 novembre.

Le Pape a demandé aux journalistes : « Combien d’expériences partagées, combien de voyages, combien d’événements vous avez vécus de première main, en les racontant à vos téléspectateurs et lecteurs ?

Le Pontife a expliqué que le journalisme ne se fait pas en choisissant une profession, mais en se lançant dans une mission, un peu comme un médecin, qui étudie et travaille pour que le mal du monde soit guéri.

« Votre mission est d’expliquer le monde, de le rendre moins obscur, d’en faire moins peur à ceux qui y vivent et de regarder les autres avec plus de conscience, et aussi avec plus de confiance. Ce n’est pas une mission facile. C’est compliqué de penser, de méditer, d’étudier plus en profondeur, de s’arrêter et de recueillir des idées et d’étudier les contextes et les précédents d’une nouvelle”, a déclaré le pape François.

Le risque, vous le savez bien, est d’être submergé par l’actualité au lieu de pouvoir la comprendre. C’est pourquoi je vous encourage à conserver et à cultiver ce sens de la mission qui est à l’origine de votre choix. Et je le ferai avec trois verbes qui, selon moi, caractérisent le bon journalisme : écouter, enquêter et rapporter.

L’écoute dans le journalisme

Pour un journaliste, écouter, c’est avoir la patience de rencontrer face à face les personnes à interroger, les protagonistes des histoires racontées, les sources auprès desquelles s’informer.

Écouter va toujours de pair avec voir, avec présence : certaines nuances, sensations, descriptions complètes ne peuvent être transmises aux lecteurs, auditeurs et spectateurs que si le journaliste a écouté et vu par lui-même.

Cela signifie s’évader – et je sais à quel point c’est difficile dans votre travail ! – échapper à la tyrannie d’être toujours en ligne, sur les réseaux sociaux, sur le web. Le journalisme d’écouter et de bien voir demande du temps.

Tout ne peut pas être dit par e-mail, par téléphone ou sur un écran. Comme je l’ai rappelé dans le Message pour la Journée de la communication de cette année, nous avons besoin de journalistes prêts à « user la semelle de leurs chaussures », à sortir de la salle de rédaction, à se promener dans la ville, à rencontrer des gens, à évaluer les situations dans que nous vivons à notre époque. Écouter est le premier mot qui m’est venu à l’esprit.

Enquête en journalisme

A l’heure où des millions d’informations sont disponibles sur le web, et où de nombreuses personnes s’informent et se forment sur les réseaux sociaux, où malheureusement prévaut parfois la logique de simplification et d’opposition, l’apport le plus important qu’un bon journalisme puisse apporter est celui d’une analyse approfondie.

En effet, que pouvez-vous offrir de plus à ceux qui vous lisent ou vous écoutent que ce qu’ils trouvent déjà sur le web ? Vous pouvez offrir le contexte, les précédents, les clés d’interprétation qui aident à reconstituer le fait qui s’est produit.

Reportage dans le journalisme

Reporter, ce n’est pas se mettre au premier plan, ni s’ériger en juge, mais se laisser frapper et parfois blesser par les histoires que l’on rencontre, afin de pouvoir les raconter avec humilité à nos lecteurs. La réalité est un excellent antidote à de nombreux « maux ».

La réalité – ce qui se passe, la vie et les témoignages des gens – mérite d’être racontée. Je pense aux livres que vous écrivez, Valentina, sur les femmes qui subissent la tyrannie de la maltraitance.

Aujourd’hui, nous avons grand besoin de journalistes et de communicateurs passionnés par la réalité, capables de dénicher les trésors souvent cachés dans les replis de notre société et de les raconter, nous permettant d’être impressionnés, d’apprendre, d’élargir notre esprit, d’en saisir des aspects que nous ne connaissions pas avant.

Je vous suis reconnaissant de vos efforts pour raconter la réalité. La diversité des approches, des styles, des points de vue liés aux différentes cultures ou appartenances religieuses est aussi une mine d’informations.

S’il vous plaît, rappelez-vous également que l’Église n’est pas une organisation politique avec des gens de gauche et de droite, comme c’est le cas dans les parlements. Parfois, malheureusement, nos considérations se réduisent à cela, avec un certain enracinement dans la réalité. Mais non, l’Église n’est pas cela.

Ce n’est pas une grande multinationale dirigée par des managers qui étudient à table la meilleure façon de vendre leur produit. L’Église ne se construit pas à partir de son propre projet, elle ne tire pas en elle la force d’aller de l’avant et elle ne vit pas de stratégies marketing.

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